Saint Cyrille serait né en 315 dans la région de Jérusalem. La Terre Sainte fut sa patrie durant toute sa vie. Nous savons que, pendant sa jeunesse, il acquiert une vaste culture littéraire et étudie les Saintes Écritures. Initié de bonne heure à la vie ascétique, il est ordonné prêtre vers 345 par l’évêque de Jérusalem, Maxime. Il a alors une trentaine d’années.

Peu après, lorsque Maxime meurt, c’est Cyrille qui est appelé à lui succéder. Les évêques orientaux écrivent une lettre au pape Damase pour attester de la valeur et de la ferveur du jeune prêtre. Nous sommes alors dans une période de grandes polémiques entre les chrétiens et les défenseurs de l’hérésie arienne ; dans cette lettre, les évêques affirment que Cyrille est un vaillant défenseur de la vraie foi et est donc digne de confiance. C’est ainsi qu’il deviendra évêque, probablement trois ans après son ordination en tant que prêtre. À l’époque, pourtant, Cyrille est plutôt favorable à l’arianisme et c’est même un évêque arien, Acace, qui l’ordonne, pensant faire de lui un allié.

Cependant Cyrille comprend très rapidement qu’il s’agit d’une grave déviance et rejoint le camp des anti-ariens. À ce moment-là, Jérusalem, restaurée, brille par l’édification de nombreuses basiliques. Tout au long de l’année, des processions s’y déroulent sur les lieux de la Passion du Christ. Mais Cyrille fait bientôt face à de grandes difficultés avec Acace. Celui-ci organise en effet un concile pour destituer Cyrille de sa fonction d’évêque. Cyrille est ainsi remplacé et contraint à l’exil. Au total, il sera exilé trois fois et vivra 17 ans loin de son diocèse.

Quand il retourne enfin à Jérusalem, il découvre son église honteusement abandonnée aux mains des hérétiques. Il se bat dès lors sans relâche pour ramener ses fidèles à la vraie foi. Au milieu de ces combats, il a d’abord le souci de faire aimer Jésus. Les catéchèses du début de son épiscopat sont admirables. Il a aussi la joie, au terme de sa vie, de ramener à l’Église la secte des macédoniens ainsi que des centaines de moines.

« Deux choses, dit-il, sont indispensables au service de Dieu : la saine doctrine et les bonnes œuvres. » Le bréviaire disait de lui : « Il défend tous les dogmes de la religion contre les ennemis de la foi. Il en parle en termes si nets et si précis qu’il réfute non seulement les hérésies existantes de son temps, mais celles des siècles futurs, notamment ce qui a trait à la présence réelle du corps et du sang du Christ dans le sacrement de l’Eucharistie. » Il meurt le 18 mars 386, âgé d’environ 70 ans.

Ses catéchèses pour la formation des nouveaux baptisés sont restées célèbres. Ce sont elles qui lui vaudront d’être proclamé docteur de l’Église par Léon XIII en 1883. Il affirme ainsi dans l’une d’entre elles : “Sache que tu as une âme libre, chef d’œuvre de Dieu, car elle est à l’image de son Créateur ; immortelle, parce que Dieu lui a donné l’immortalité. Elle est vivante, douée de raison, incorruptible, et cela grâce à Dieu qui lui a accordé ses faveurs.”