Catherine naît en 1347 dans une modeste famille de Sienne qui comptera vingt-quatre frères et soeurs. Son père est teinturier. C’est de lui qu’elle hérite sa piété et sa douce bonté, tandis que sa mère Lapa lui transmet le caractère de feu des Siennois. Dès son enfance, Catherine se sent appelée par Dieu à la prière et à la pénitence. Malgré les oppositions de sa famille, elle se consacre à Dieu et accepte de nombreuses humiliations. Vivant d’abord en servante dans sa propre maison familiale, elle connaît ensuite une vie de recluse.

Vers l’âge de vingt ans, elle entre dans le tiers-ordre dominicain. Durant trois années, Jésus lui-même avec la Vierge Marie la prépare à sa mission jusqu’au jour de ses « noces mystiques ». Elle est ensuite envoyée dans le monde. Catherine qui s’était déjà adonnée d’une manière désintéressée aux soins des malades les plus délaissés, s’emploie désormais à apaiser les haines héréditaires qui opposaient familles, villes et contrées entières. « La haine du prochain est une offense contre Dieu, une atteinte à la vérité, une ruine pour celui qui la nourrit car celui qui reste dans une haine mortelle se hait plus que son ennemi. »

Au-delà des paroles, la « mantellate » dominicaine recourt à la prière et obtient le secours de son époux divin par son offrande personnelle, unie à la passion du Sauveur. Elle semble présente partout dans les affaires publiques, aussi bien du côté des magistrats recherchant son appui que du côté des victimes politiques dont elle devient l’avocate. Son influence sur les papes Grégoire XI et Urbain VI est particulièrement bénéfique et lui vaut une grande notoriété. A son « doux Christ en terre », pape en Avignon, elle reproche son excessive indulgence et la peur de lutter.

Par ses lettres aux divers pasteurs, elle protège le véritable pasteur du troupeau. « Pour moi, je ne cesserai jamais d’agir tant que Dieu m’en donnera la grâce. Je veux terminer ma vie pour vous et pour la sainte Église, dans les larmes et les veilles, dans une fidèle, humble et persévérante prière. » Elle meurt le 29 avril 1380 à trente-trois ans. Elle reçoit de son Dieu et Père au cours de ses extases une riche doctrine pour la réforme de l’Église. Elle-même ne cessa d’exposer trois points : la réforme des ministres, le retour des papes à Rome et l’organisation d’une croisade contre les infidèles. Fidèle disciple de saint Dominique et de saint Thomas d’Aquin, elle demeure la fleur mystique de l’ordre dominicain. Pie XII la donna pour patronne à l’Italie au même titre que saint François d’Assise.

Plus récemment Paul VI l’a proclamée « docteur de l’Église » en disant : « Catherine est la mystique du Verbe incarné, et surtout du Christ crucifié. Elle a exalté la vertu rédemptrice du sang adorable du Fils de Dieu, répandu sur le bois de la Croix, avec la prodigalité de l’amour, pour le salut de toutes les générations humaines (…) Nous pouvons donc dire que Catherine est la mystique du corps mystique du Christ, c’est-à-dire de l’Église. » Par cette fidélité à Jésus crucifié, nous comprenons combien nous sommes nous aussi responsables de l’Église. Jésus nous la donne et nous la confie pour qu’elle ne soit qu’un seul corps uni au sien.

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