
Saint Antoine naît à Lisbonne, au Portugal, vers 1195. Il est appelé Fernando à sa naissance. C’est chez les Franciscains qu’il recevra le nom d’Antoine. Ayant appris à aimer la prière, il quitte tout ce qu’il a à l’âge de quinze ans et entre chez les chanoines réguliers de saint Augustin. Il sera à Lisbonne puis au monastère de Sainte-Croix à Coïmbre. Dans ce centre réputé d’études théologiques, il acquiert une solide formation spirituelle et théologique. À l’issue de ses études, il est ordonné prêtre.
En 1220, les dépouilles des Franciscains martyrs du Maroc sont ramenées au Portugal. Le témoignage de ces vies bouleverse le jeune prêtre de 25 ans. Il demande alors son admission parmi les disciples de François d’Assise. C’est là qu’il devient « frère Antoine ». Il nourrit le désir de partir lui-même évangéliser le Maroc. Son désir est bientôt exaucé mais sa santé très fragile l’oblige à revenir sur ses pas un an plus tard.
Il participe alors aux côtés de François d’Assise au Chapitre général du 30 mai 1221. Il a 26 ans. Il passe ensuite un an au couvent de Montepaolo, dans la région de Bologne. Il y vit pratiquement isolé du reste de la communauté. Ce sera pour lui une période de contemplation.
En 1222, lors de l’ordination de plusieurs franciscains, il doit prendre la parole à la place d’un frère. Tout le monde est marqué par son talent d’orateur et son érudition. François d’Assise l’envoie alors prêcher en Italie puis en France. Antoine, à l’école de François, place toujours le Christ au centre de sa vie et de sa prédication. La prière aussi. « Seule une âme qui prie peut accomplir des progrès dans la vie spirituelle : tel est l’objet privilégié de la prédication de saint Antoine » dira Benoît XVI.
La charité aussi est centrale dans la prédication d’Antoine qui écrit : « La charité est l’âme de la foi, elle la rend vivante ; sans l’amour, la foi meurt ». Ou encore : « Ô riches, prenez pour amis les pauvres, accueillez-les dans vos maisons : ce seront eux, les pauvres, qui vous accueilleront par la suite dans les tabernacles éternels ».
Sa prédication connaît un grand succès et elle est accompagnée de fréquents miracles. Quand il s’établira dans le sud de la France, à Toulouse et à Montpellier, il favorisera la conversion de nombreux cathares. Enfin il fondera un monastère à Brive où il obtiendra une multitude de conversions. Le pape Grégoire IX, après l’avoir entendu prêcher, lui donne le nom d’« Arche du Testament ».
Antoine est également parmi les premiers maîtres de théologie des Frères mineurs. François lui envoie une lettre commençant par ces mots : « Il me plaît que tu enseignes la théologie aux frères ». Antoine débute alors son enseignement à Bologne. On peut dire qu’il a posé les bases de la théologie franciscaine.
En 1227, alors qu’il a environ 32 ans, il devient le Supérieur Provincial des Frères Mineurs pour l’Italie du Nord. Il le restera trois ans avant de se retirer à Padoue. C’est là qu’il meurt d’épuisement, le 31 janvier 1231, à l’âge de 36 ans, juste après avoir prêché un dernier Carême. Il fera alors l’objet d’une telle vénération que le pape Grégoire IX, qui le connaissait bien, le canonisera dès 1232, l’année suivant sa mort.
Sa compétence théologique lui vaut d’être proclamé docteur de l’Église par le Pape Pie XII, qui lui confère en même temps le titre de « Docteur angélique ».