Jean-Baptiste naît à Reims le 30 avril 1651. Sa famille appartient à la haute bourgeoisie ; elle réside à l’hôtel de La Salle, encore visible aujourd’hui à Reims. Jean-Baptiste sera l’aîné de 10 enfants. Il se sent très tôt appelé à une vocation religieuse. À 16 ans, il est d’ailleurs déjà chanoine au chapitre de la cathédrale.

Il est jeune séminariste quand il doit prendre en charge ses frères et sœurs à la mort de ses parents. Il hésite alors à poursuivre son chemin vers le sacerdoce. Mais, poussé par son père spirituel, il est ordonné prêtre à l’âge de 27 ans. L’éducation de la jeunesse le passionne. Avec Adrien Nyel, que Dieu met sur sa route, il ouvre une première école gratuite. Par la suite, il fonde plusieurs écoles pour les enfants pauvres et loge chez lui des instituteurs sans moyens.

Très vite, il renonce à sa charge de chanoine qui lui assurait des ressources. Il distribue aux pauvres sa part d’héritage ; puis il fonde un institut voué à l’éducation des enfants des milieux populaires, en tant que pauvre parmi les pauvres. Il y forme de jeunes maîtres en leur proposant de s’engager dans le laïcat consacré. Il rédige la règle de l’institut et ouvre un premier noviciat en 1692. Il a alors 41 ans, et l’institut devient la Congrégation des Frères des écoles chrétiennes.

Les obstacles qu’il rencontre sont nombreux. Entre les procès que lui font les maîtres d’école pour concurrence illicite, les contradictions à l’intérieur même de son Ordre, les trahisons et les calomnies, il n’est pas épargné.

Mais il poursuit son œuvre pédagogique et spirituelle : il ouvre des écoles dans plusieurs régions de France ; il fonde des écoles du Dimanche pour les adultes ; il crée deux pensionnats, un pour de jeunes délinquants et l’autre pour des prisonniers à réinsérer. Il pense en effet qu’inculquer l’étude et le travail chez les jeunes est plus efficace qu’un séjour en cellule.

Et surtout, il initie de nouvelles pédagogies qui marqueront pour toujours l’enseignement français. On peut en noter deux points caractéristiques : il répartit les élèves dans des groupes d’apprentissage homogènes qui deviennent des classes, et le latin fait place au français dans les apprentissages. Il devient incontestablement l’un des plus grands réformateurs de l’enseignement primaire.

Confronté jusqu’au bout à de lourdes tribulations, c’est un Vendredi Saint que Jean-Baptiste s’éteint. Après sa mort, son institut continue à se développer rapidement en France et dans le monde entier. Aujourd’hui, la congrégation compte dix mille frères répartis sur tous les continents. Le pape Pie XII a déclaré saint Jean-Baptiste de la Salle « patron de tous les éducateurs chrétiens »